Evasions
La Chapelle
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Coupe de la Chapelle pour l'évasion de 1942
Nous nous rendîmes vite compte que les seuls bois et planches retirés sous notre baraque ne suffisaient pas pour boiser tout le tunnel et, d’autre part il fallait trouver une solution où nous n’ayons pas à rentrer des planches de l’extérieur, raison d’extrême prudence. Autre motif d’inquiétude : le dessous de notre baraque ne suffisait pas à absorber tous nos déblais. Que faire ? Une seule solution : utiliser le dessous et le sous-plancher de la baraque située au-dessus de la nôtre, entre les barbelés et la nôtre et ceci en y accédant de notre tunnel par une petit tunnel auxiliaire qui remonterait vers cette baraque. Du moment qu’il s’agissait de creuser, plus rien ne nous faisait peur.

Lorsque notre tunnel arriva à hauteur de cette baraque, une équipe creusa alors un petit tunnel auxiliaire qui avait pour but de remonter en surface pour retrouver le sous-sol de la baraque en question, tandis qu’une autre équipe continuait à creuser le tube central pour ne pas perdre de temps.Cette petite remontée dût être boisée sur les quatre côtés par crainte d’éboulement et, d’autre part, pour servir ainsi d’escalier. Au bout de 5 mètres de déclivité nous atteignîmes le sous-sol de la nouvelle baraque avec autant de rats et d’ordures que sous la nôtre et là, après avoir constitué une petite chambre, nous entreprîmes un nouveau chantier de déboisage et de déblais ; mais ici il fallait redoubler de vigilance car au-dessus cette baraque abritait la « Wirchaft Companie » (les ordonnances du Camp) où étaient tous les mouchards et trafiquants ; de plus, des boches y venaient souvent chercher des corvées ; tout cela ne rendait pas facile le travail de déboisage !

Nous appelâmes cette petite remontée : « La Chapelle », je ne sais au juste pourquoi, sinon pour la raison qu’il fallait monter pour y accéder et qu’il fallait y observer le plus grand silence et calme.

Evidemment, s’il était relativement facile d’amener les déblais sous notre baraque par un chariot qui arrivait dans la chambre de départ se déverser, pour la chapelle, le problème était plus délicat car il y avait bifurcation ; nous étions donc obligés de déverser le chariot de déblais dans le tube central à la hauteur de la bifurcation et là un autre petit chariot les montait dans la chapelle où de nouveaux chariots les prenaient pour mener les déblais à leur destination finale : les fonds et dessous de baraque. Ainsi, en même temps, circulaient : le chariot du tube central, celui de la de la chapelle et les deux petits qui circulaient sous les planchers. Bien entendu, tous ces chariots étaient tirés par des cordes qui pourrissaient et cassaient sans cesse ; d’autre part, pour éviter le bruit des chariots sur le sable et les empêcher de crisser sur les cailloux, nous les avions recouverts de lamelles de cuir ou de caoutchouc glanées ça et là dans le camp.

Pour éviter un transvasement inutile dans le tube central au pied de la chapelle, nous préférions garnir le sable des déblais dans des boîtes en bois chargées au fond sur le grand chariot ; ces boîtes étaient ensuite chargés sur le petit chariot de la chapelle en forme d’escalier, mais il n’y avait pas ainsi transvasement de sable. Plusieurs jeux de boîtes nous permettaient ce petit jeu.

Si, pour ne pas être trop loin de la surface pour avoir moins à remonter sous la nouvelle baraque, nous avions jusqu’à la chapelle suivi avec notre tube central la déclivité du sol, à partir de la chapelle pour pouvoir tirer plus aisément nos chariots, nous prîmes le niveau et allions avancer sur un plan strictement horizontal quitte à passer à 12 mètres de profondeur de la surface. D’autre part, étant donné la pénurie et les économies de planches à réaliser, il fallut réduire la section du tube à partir de la chapelle, ce qui nous obligeait à un plus grand « ramping » ; mais nos coudes et nos genoux étaient déjà faits à ce petit manège et nous battions souvent des records de vitesse ! Nous nous rendîmes vite compte que les seuls bois et planches retirés sous notre baraque ne suffisaient pas pour boiser tout le tunnel et, d’autre part il fallait trouver une solution où nous n’ayons pas à rentrer des planches de l’extérieur, raison d’extrême prudence. Autre motif d’inquiétude : le dessous de notre baraque ne suffisait pas à absorber tous nos déblais.

Que faire ? Une seule solution : utiliser le dessous et le sous-plancher de la baraque située au-dessus de la nôtre, entre les barbelés et la nôtre et ceci en y accédant de notre tunnel par une petit tunnel auxiliaire qui remonterait vers cette baraque. Du moment qu’il s’agissait de creuser, plus rien ne nous faisait peur.

Nous appelâmes cette petite remontée : « La Chapelle », je ne sais au juste pourquoi, sinon pour la raison qu’il fallait monter pour y accéder et qu’il fallait y observer le plus grand silence et calme.